La peur est un mécanisme neurologique naturel. Et bien souvent ce mécanisme est salvateur : il nous aide à prendre, de façon automatique, les décisions qui nous évitent, par exemple, de nous bruler ou de nous faire mordre par un serpent. Sans cela notre espèce n’aurait certainement pas survécu.
Le côté rationnel de notre cerveau, en analysant dans un 2e temps la situation de façon logique et consciente, nous aide à réaliser que notre peur instinctive n’est pas toujours fondée. C’est ainsi que nous pouvons conserver la maitrise de notre comportement, en fonction du cas auquel nous sommes confronté.
Si nous faisons abstraction des peurs phobiques primitives, la majorité de nos peurs quotidiennes sont très subtiles. Car, s’il est plutôt rare de croiser un lion ou une mygale, la peur du lendemain, du chômage, de l’échec, de l’étranger ou encore du ridicule font bel et bien partie du quotidien.
Et à la base de ces peurs, il y a l’appréhension de l’inconnu.
Comme le dit Thomas d’Ansembourg, lorsque nous sortons « le monstre » de l’eau, et que nous l’asseyons sur le bord, il a tout de suite l’air nettement moins fier. Car ce qui nous fait peur c’est le fait de ne pas voir, de ne pas connaître et de fantasmer sur ce qui pourrait arriver et qui est quelque part tapi dans l’ombre.
Le meilleur moyen de travailler sur nos peurs consiste donc à les révéler au grand jour, à essayer de les connaître, de les rendre plus familières, de les apprivoiser.
Il existe de multiples méthodes pour cela.
Certaines consistent à se mettre à l’écoute des manifestations physiques de notre peur, de l’accueillir dans notre corps et de l’écouter en se concentrant jusqu’à ce que celle-ci disparaisse.
D’autres méthodes nous invitent à la visualiser. Par exemple utiliser notre imagination pour l’enfermer dans une boite que l’on jette ensuite au loin, ou encore l’embarquer mentalement sur un bateau que l’on repousse au large.
D’autres encore invitent par la méditation et la relaxation à remplacer la peur par des émotions positives menant à un apaisement.
Le travail analytique permet d’aller rechercher la racine de nos peurs et par ailleurs le travail d’accompagnement nous permet de trouver des tactiques pour les découvrir, les déjouer ou mieux vivre avec.
Dans tous les cas il s’agit bien de gérer la peur, soit en l’apprivoisant soit en l’évitant, ou encore en la combattant, de façon à rester maître de la situation.
Pour ce qui concerne les peurs collectives, la montée des populismes et la volonté croissante de fermetures de frontières et de repli sur soi, que nous observons actuellement, illustrent bien les peurs irrationnelles de groupe. Pourtant dès que l’on connaît personnellement cet « autre », que ce n’est plus un inconnu, alors la peur disparaît comme par magie.
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Fear is a natural neurologic mechanism. Very often this mechanism is crucial for us: it makes us take in a automatic way, the decisions that avoid us, for example, to get burnt or to be bitten by a snake.
Without it our specie would not have survived.
The rational part of our brain, by analysing in a 2nd phase the situation in a logical and conscious way, helps us realize that our instinctive fear is not always grounded. It offers us the possibility to remain in control of our behaviour in relation to the situation we are facing.
If we leave aside the primal phobic fears, the majority of our usual fears are quite subtle. If it is rare to meet a lion or to face a tarantula, the fear of tomorrow, unemployment, failure, strangers or being ridiculous are common in our daily lives.
At the root of these fears we find the unknown.
As Thomas d’Ansembourg says, when we pull the “monster” out of the water and when we sit it down on the bank, it suddenly looks far less proud of itself. Because what scares us is about not knowing and not seeing and starting building fantasies about what could happen from what is certainly hiding somewhere in the shade.
The best way to work on our fears consists in bringing them under the spotlights, trying to get to know them, making them more familiar and taming them.
We have numerous methods for this.
Some of them consist in listening to the physical impact fear has on us, to welcome it in our body and to listen and concentrate on the sensations until it disappears.
Other methods invite us to visualization. For example, to use our imagination to lock the fear up in a virtual box and to throw it away, or to embark it mentally on a ship that we push away from the shore.
Other ones invite us, through meditation and relaxation, to replace fear by a positive emotion leading us to a peaceful mind-set.
Therapy work enables us to go and look for the root cause of our fears and a coaching work helps us to find tactics to discover them, trick them or better live with them.
In all cases we talk about managing our fears, by taming, avoiding or fighting them, in order to remain in control of the situation.
Regarding group fears, the increase of populism and the willingness to close the borders and to do self-withdrawal, as we observe it today around the world, are a good illustration of these irrational collective fears. As soon as we know this “other one”, and that it is no longer a stranger, suddenly fear disappear as if by magic.